J’ai fait une erreur… Une lamentable erreur. Je me suis faite avoir comme une bleue! Je ne l’ai pas vu venir celle-là…
J’ai programmé ma vie, quand j’étais petite…
Puis j’ai eu peur! Peur de beaucoup de chose et surtout de l’avenir… Je voyais autour de moi les filles rencontrer du monde, sortir, trouver sa voie… et moi je restais là, à ne rien savoir! J’étais au lycée et je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez…
Puis j’ai rencontré un homme, mon homme, Mon Dro’… Je n’ai pas compris tout de suite! J’ai simplement compris que je ne voulais rien savoir! Je me suis laissée porter et nous avons programmer un bout de notre vie…
J’ai voulu des enfants et il a voulu se marier…
Nous nous sommes mariés… Je suis tombée enceinte!
Nous étions d’accord avant même le 1er enfant: quand Bb1 aura un an, nous essayerons d’avoir Bb2… C’était clair et limpide!

Et puis… Il y a eu la suite…
La grossesse… cet état de grossesse, détestable… qui dure 9 mois! 9 mois ce n’est pas la mort… et pour avoir bébé, c’était le minimum! J’ai eu ce sentiment de sacrifice chaque jour! J’ai détesté être enceinte, je n’ai pas détesté porter SA vie… Mon Ewok! Ma boule de bébé né à 18 jours du terme…
Alors oui, sa naissance aurait pu être pire, mais je l’avoue, je m’en fou… Comme je dis: pire ça aurait été quoi? J’y serai restée! Voilà…
Non je n’ai pas eu mal pendant le « travail »… J’ai perdu les eaux à 8h27, dans mon lit, j’étais euphorique! Quoiqu’il se passe, cette fois on ne me renverrait pas chez moi!! J’allais donner naissance à mon bébé..
Non je n’ai pas eu peur, de rien… J’ai demandé la péri à 11h, 30 minutes plus tard elle était posée, je n’ai plus eu mal jusqu’à 22h30… J’ai patienté, simplement, Dro’ avec moi, toute cette longue journée…Je ne pouvais plus bouger, mais à partir de 16h30, plus rien ne bougeait…
Non il n’a pas vraiment été question de césarienne car bébé avait fait la moitié du chemin… Aujourd’hui, je me pose encore et toujours la question du: « et avec une césarienne, qu’est ce que ça aurait donné? »
Non, je n’ai toujours pas eu peur, quand au bout de la 3ème séance de poussée, on m’a dit que bébé ne bougeait toujours pas et que les forceps seraient peut-être utilisés…
Mais oui, j’ai eu peur dans la précipitation, quand IL est arrivé, sans un bonjour, sans une explication, sans même prendre la peine de me regarder…
Oui, j’ai eu mal quand mon fils est sorti… avec les forceps que je n’ai pas eu le temps d’imaginer… J’ai tout senti, simplement parce qu’au moment où j’en avais le plus besoin, je n’avais plus de péri, elle ne fonctionnait plus depuis plus d’une heure…
Oui, j’ai eu mal quand j’ai réalisé que je n’avais eu mon fils que quelques secondes sur moi… quand IL est allé chercher mon placenta qui n’était, lui non plus pas descendu…
Oui, j’ai eu mal et j’ai eu peur quand j’ai compris que je ne pouvais plus respirer et que dans un souffle court je l’ai évoqué aux personnels autour qui ne comprenait pas, et qu’IL ne répondait pas…
Oui j’ai cette phrase qui me reste en tête: « appelez la réa la dame fait un malaise »
Oui je vous passerai la suite, j’en ai déjà trop dit…
J’ai souffert! c’était l’apothéose d’une grossesse détestée…
Mais j’ai fait une erreur… Je n’ai rien dit! J’ai rassuré mon Dro’ qui avait tout vu, tout ressenti, tout vécu de l’extérieur…
Je me suis apaisée avec mon fils, qui cette fois était là, dans mes bras…
Je n’ai pas écouté cette douleur qui revenait physiquement à chaque fois que je fermais les yeux pendant 1 semaine… puis moralement à chaque fois que je repense à cet accouchement, à cet boucherie!
Je me souviens de ses phrases, à mon Dro’, je ne me souviens plus des miennes…
Je suis restée traumatisée de ce moment, je le resterai à vie… Dro’ certainement aussi!
Mais j’ai fait une 2ème erreur… J’ai recommencé, je suis retombée enceinte! Et ça pour tout le monde ça ne cache rien: « Ce n’était pas si terrible que ça, puisque tu as remis le couvert!«
Seuls, lui et moi étions dans cette salle… seuls, nous, savons ce qu’on a vécu! Seuls, nous, pouvions faire ce choix, de redonner naissance…
Pourtant nous avons été traumatisés, avec interdiction d’en parler! La société interdit à la femme d’avouer qu’elle n’a pas aimé être enceinte et surtout que non, l’accouchement n’a pas été le plus beau jour de sa vie… Pour moi, il est dans les pires! Au même rang que les événements auxquels j’ai dû faire face étant petite… J’aime mon fils, au plus haut point… Mais tout ça c’est beaucoup trop pour une famille… Pour 3 êtres qui ne savaient pas à quoi s’attendre! Beaucoup trop…
Voilà plus de 3 ans que j’ai donné la vie, je reste marqué à vie… et cette insensibilité dans le haut du ventre restera ce souvenir!
J’ai fait l’erreur de ne rien dire et de redonner la vie…
Pourtant ce 2ème accouchement a été NOTRE délivrance, parce qu’il a été en tout point l’opposé du 1er…
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